Comment favoriser la désimperméabilisation des villes avec des ouvrages végétalisés ? 

Questions-réponses - Le 11 février 2022


Espace inondable, EPA Paris Saclay. © P.Y.Brunaud.
Espace inondable, EPA Paris Saclay. © P.Y.Brunaud.

Les professionnels du végétal apportent toute une palette de réponses. L’Unep, dans ses règles professionnelles, n’en propose pas moins de neuf. On parle ici d’ouvrages retenant temporairement les eaux pluviales avant de les restituer au milieu, soit par infiltration, soit par l’intermédiaire d’un réseau enterré ou superficiel. Il s’agit de soulager les réseaux existants, voire de récupérer la ressource hydrique des pluies directement dans le sol.

1. Jardin de pluie

Il s’agit d’un jardin constitué d’un lit de plantes conçu selon l’objectif principal de capter les eaux pluviales pour que celles-ci s’infiltrent lentement dans le sol.

 

2. Espace inondable aux usages mixtes

C’est un espace combinant un rôle de surface inondable en plus de ses usages habituels. En cas d’inondation, les usages habituels sont temporairement suspendus. Ce peut être le cas par exemple d’un terrain de sport dans une zone inondable.

 

3. Bassin paysager

Il s’agit d’un ouvrage de stockage et d’infiltration présentant un intérêt paysager par ses plantations et son intégration, pouvant gérer temporairement de grandes quantités d’eau de pluie. Le bassin paysager peut prendre deux formes : sec ou en eau. Le bassin sec n’est en eau qu’en cas de sollicitation, à la suite de fortes précipitations. Le bassin en eau permet un stockage par élévation de son niveau d’eau, qui n’est jamais nul.

Bassin paysager, Le Havre. © J.M. L’Anton.
Bassin paysager, Le Havre. © J.M. L’Anton.

 

4. Réservoir paysager

Massif végétalisé, le réservoir paysagé reçoit le ruissellement des eaux pluviales de surfaces imperméables adjacentes (souvent des zones de circulation). Son immersion temporaire permet de diminuer la vitesse et la quantité des eaux de ruissellement, ainsi que leur concentration en polluants. Il peut être considéré comme un bassin paysager de faible emprise et à charge limitée, en accompagnement de voiries ou de bâtiments.

 

5. Noue

La noue est un espace vert longitudinal présentant une légère dépression pour stocker temporairement et/ou infiltrer les eaux pluviales, pouvant faire l’objet d’un aménagement paysager. Il est admis qu’un fossé est semblable à une noue à la différence qu’il présente de plus fortes pentes.

 

6. Matériaux de stockage

Ce sont des structures possédant un taux de vide élevé et mécaniquement résistantes à la retenue des eaux dans ces vides (GNT ou graves non traitées, billes d’argile, SAUL ou structures alvéolaires ultralégères…). Elles retiennent temporairement les eaux pluviales avant leur infiltration ou leur rejet vers un autre exutoire (milieu naturel, réseaux d’assainissement).

 

7. Tranchée drainante

Il s’agit d’un ouvrage de stockage et d’infiltration linéaire peu profond (de l’ordre du mètre) rempli de matériaux présentant un indice de vide optimisé et protégé par un géotextile.

 

8. Puits d’infiltration

C’est un ouvrage vertical ponctuel de stockage et d’infiltration, plus ou moins profond. Il peut s’agir de puits comblés (sable et pouzzolane…), d’anneaux en béton perforés, etc.

 

9. Revêtements perméables

Ce sont des revêtements dont la composition permet l’infiltration des eaux pluviales, limitant ainsi le ruissellement. Il peut s’agir de dalles et pavés à joints perméables (engazonnés ou non), de bétons ou d’enrobés poreux ou drainants, de mélanges terre-pierres engazonnés, d’aires sablées ou stabilisées, etc.
(voir lien avec le sujet déjà traité et disponible ici : Les revêtements perméables en villes : quels intérêts ?)






Source : RÈGLES PROFESSIONNELLES – Travaux relatifs à la gestion alternative des eaux pluviales – Unep, septembre 2020