« Combiner trois objectifs : un démonstrateur de la biodiversité urbaine, un lieu créateur de liens sociaux et un impact environnemental positif. »

Point de vue - Le 30 août 2021


© Thomas Gogny - BNP Paribas Real Estate.
Catherine Papillon. © Thomas Gogny - BNP Paribas Real Estate
Filiale du groupe bancaire, BNP Paribas Real Estate est un important acteur immobilier européen. Directrice internationale du développement durable et RSE, Catherine Papillon nous partage les principales actions déployées pour végétaliser des espaces de bureaux.

Quelle place accordez-vous aux engagements RSE chez BNP Paribas Real Estate et, plus particulièrement, à la biophilie dans vos projets immobiliers ?

Notre politique RSE irrigue l’ensemble de nos activités. Le respect et la protection de la biodiversité en sont des enjeux clés et s’inscrivent comme des démarches transversales partagées par tous nos métiers. La biodiversité se retrouve au cœur de tous nos projets, qu’ils relèvent de la conception, de la rénovation ou de la gestion d’un bien immobilier. La place occupée et l’intérêt porté par les entreprises soucieuses de la qualité de vie et de la présence d’espaces verts au travail sont de plus en plus importants et d’autant plus sous les feux de la rampe depuis la pandémie. Les attentes des collaborateurs en termes de bien-être au travail ont évolué et la végétalisation des lieux de travail est l’un des leviers pour y contribuer.
Afin d’expliquer et justifier notre réflexion autour des bienfaits d’une telle approche, nous avons créé une Charte de la Biodiversité qui résume nos engagements pour inciter une dynamique de végétalisation, en interne comme en externe.
Concrètement, nous collaborons avec des paysagistes et des écologues qui apportent des recommandations adaptées à chaque bâtiment. Dans l’objectif de développer et systématiser la végétalisation mise en place sur ces édifices, nous avons élaboré un catalogue de solutions pour accompagner et faciliter le travail de nos équipes, lors de la création et de la gestion de ces espaces verts.
La présence de la nature est aussi un argument commercial non négligeable : un immeuble disposant d’un rooftop ou d’espaces végétalisés est beaucoup plus attractif…
 
 
Ferme urbaine, siège BNP Paribas Real Estate, Issy-les-Moulineaux (92). © BNP Paribas Real Estate.

 

Quels bénéfices retirez-vous de la mise en place de votre ferme urbaine sur les toits de votre siège d’Issy-les-Moulineaux ?

Nous avons installé notre ferme urbaine en 2018. Nous avions trois objectifs : appréhender la manière d’installer et de gérer des potagers au travail accompagnés des entreprises de paysagistes MUGO et de la start-up Peas&Love. Il s’agissait également de fédérer les collaborateurs et de proposer des expérimentations de cultures en ville. Le rooftop de plus de 640 m2 accueille deux terrasses, dont la première dispose de 26 potagers attribués à des équipes de collaborateurs. En lien avec des équipes de jardiniers, ce sont plus de 500 kilos de légumes et d’herbes aromatiques qui sont récoltés annuellement, tandis que certaines parcelles testent les rendements selon différents substrats ou hauteurs d’installations. Une seconde terrasse propose quant à elle un assortiment d’herbes aromatiques et de petits fruitiers à disposition des collaborateurs.
Très fiers et stimulés par ce projet créateur de lien social récemment récompensé par l’obtention du label pilote BiodiverCity Life et de la certification HQE Exploitation profil Exceptionnel (Haute Qualité Environnementale), nous installerons 2400 m2 d’espaces végétalisés sur le toit de notre prochain siège social à Boulogne, où nous déménagerons en mars 2022. Outre une ferme urbaine, une partie de l’espace sera dédiée à une végétation sanctuaire pour accueillir le refuge de différentes espèces végétales et animales. Si la ferme actuelle n’est visitable que par nos clients afin qu’ils puissent apprécier la faisabilité sur le long terme d’un tel projet, la prochaine sera ouverte à des visites pédagogiques d’écoles ou de maisons de retraite pour accroître notre stratégie de sensibilisation à la biodiversité urbaine et de réduction de l’artificialisation des sols. Une sensibilisation qui touche aussi nos équipes internes, de plus en plus préparées sur le sujet ! Je voudrais préciser que le sujet de la nature dans les bâtiments nous intéresse depuis plusieurs années. Dès 2011, nous avions installé des terrasses plantées, des patios végétalisés, des nichoirs et des ruches au sein de notre siège actuel.

 

Avez-vous des exemples de réalisations récentes qui mettent en valeur la végétalisation des espaces de travail ?

Outre notre futur siège social, je pourrais citer la restructuration de la ZAC des Docks de Saint-Ouen, une friche industrielle de 58 000 m2, en un éco-quartier accueillant bureaux, commerces et résidences. 10 000 m2 seront ainsi dédiés à des terrasses végétalisées dont 5 000 m2 de rooftop accueillant potagers urbains et parcours de running, le tout afin de favoriser les interactions entre les différents usagers du lieu et le vivant.


Rendu de la future ZAC des Docks de Saint-Ouen (93). 
© Agence d’architecture BERCARDMAP.

A lire aussi
« L’agriculture urbaine donne un nouveau souffle aux espaces abandonnés » Guillaume Morel-Chevillet, responsable végétal urbain à l'institut technique de l'horticulture ASTREDHOR Point de vue - Le 12 décembre 2019
« Un rêve de musique et de jardins » William Christie, fondateur de l’ensemble Les Arts Florissants et du jardin du Bâtiment Point de vue - Le 29 septembre 2020
Le Grand Lyon et le végétal Pierre Abadie, Vice-Président de la Communauté urbaine du Grand Lyon Point de vue - Le 30 novembre -1