Les arbustes en ville : comment optimiser leur entretien en gestion différenciée ?

Questions-réponses - Le 10 décembre 2020



Rives en Seine (76), Caudebec en Caux. © Samuel Craquelin.

Les arbustes sont omniprésents dans les espaces végétalisés urbains privés ou publics. Or la gestion de ces espaces occupe une place non négligeable dans les activités et le budget des collectivités, à un moment où les moyens humains et financiers disponibles sont à la baisse. Ainsi en l’absence de stratégie d’optimisation de sa gestion, la strate arbustive, dont l’entretien est souvent jugé plus contraignant que celui de la strate herbacée (couverts enherbés, massifs fleuris), risque d’être délaissée... Il est à craindre une perte de qualité paysagère et un impact négatif sur l’accueil de la biodiversité animale.

Or des pratiques de gestion différenciées permettent de réduire le coût d’entretien des arbustes déjà implantés. Il s’agit de définir des zones aux exigences d’entretien différentes. La règle professionnelle Unep propose 5 types d’espaces ainsi que des préconisations de taille adaptées aux situations :

  • jardins d'ornement : C’est le type d’espace qui requiert la gestion la plus poussée et spécifique, pour maîtriser régulièrement les volumes.
    Par exemple : pas de recépage, sauf cas exceptionnel. Taille en forme contenue, adaptée au mode de ramification et au mode de floraison de l'arbuste. Tailles architecturées possibles – 2 à 3 interventions par an.
  • parcs et jardins structurés :  Dans ces espaces, l’exigence de maîtrise des volumes reste élevée mais autorise une gestion plus souple.
    Par exemple : pas de recépage, sauf cas exceptionnel. Taille en forme contenue, adaptée au mode de ramification et au mode de floraison de l'arbuste. Tailles architecturées possibles – 1 à 2 interventions par an.
  • espaces d'accompagnement : Ici, la maitrise du volume est plus périodique.
    Par exemple : les recépages occasionnels possibles sur plantes basitones1. Taille en forme contenue, adaptée au mode de ramification et au mode de floraison de l'arbuste. La proportion d’arbustes en forme architecturée est limitée.
  • parcs champêtres :  Là, la maîtrise du volume reste ponctuelle, uniquement si nécessaire. Taille en forme libre, adaptée au mode de ramification et mode de floraison de l'arbuste. La plupart des arbustes sont en forme totalement naturelle. Les recépages réguliers sont autorisés sur les plantes basitones et mésotones.
  • espaces naturels : aucune taille n'est appliquée sur les arbustes, en dehors de recépages exceptionnels. Favoriser la régénération spontanée des espèces ligneuses. Les arbustes sont en forme totalement naturelle.


Au-delà, l’évolution des pratiques de gestion peut être également un motif de formation et de motivation des équipes de jardiniers.

1 Mode de ramification selon lequel un rameau ou une plante développe régulièrement des pousses d’autant plus vigoureuses qu’elles sont proches de la base des rameaux ou de la souche.


Source : Plante & Cité / Structures arbustives et gestion différenciée - 2019
Règle pro Unep N° : P.E.2-R0 « Travaux d’entretien des arbustes », octobre 2013
Les arbusticulteurs